Alors qu'Édouard Philippe prétend aujourd'hui vouloir faire de l'école sa priorité (Sud Radio, 20 mai 2025), il est indispensable de rappeler son bilan accablant en matière éducative lorsqu'il était Premier ministre (2017-2020).

  Baisse historique du niveau des élèves, désorganisation du lycée, abandon de l'éducation prioritaire, précarisation des enseignants… Son action a contribué à affaiblir l'école de la République. Pourquoi ferait-il demain ce qu'il a refusé d'accomplir hier ?

1. Une dégradation historique du performances scolaires

 Les dernières enquêtes internationales PISA, publiées par l'OCDE, révèlent une chute sans précédent des performances des élèves français entre 2018 et 2022.

  • En mathématiques, la France perd 21 points,
  • En compréhension de l'écrit, 19 points sont également perdus.


➡️ Il s'agit des résultats les plus bas jamais enregistrés pour la France.

2. Une revalorisation salariale purement cosmétique

 Sous le gouvernement Philippe, la rémunération des enseignants n'a progressé qu'en apparence. En 2020, la hausse de +2,3 % était essentiellement composée de primes ponctuelles (REP+, COVID, PPCR), sans impact durable sur la grille indiciaire.

  • Après 15 ans de carrière, un enseignant français perçoit 2 530 € nets mensuels, soit 19 % de moins que la moyenne OCDE.


➡️ Ces mesures n'ont rien changé au déclassement des professeurs qui sont toujours aussi sous-payés et maltraités. 

3. Une promesse non tenue sur les effectifs d'instituteurs

 Le gouvernement s'était engagé à limiter à 24 le nombre d'élèves par classe dans les premières années du primaire (GS, CP, CE1).

  • Pour ce faire, 19 300 postes étaient nécessaires.
  • Seulement 7 000 ont été créés, laissant plus de 12 000 postes manquants.


➡️ Ce déficit témoigne d'une approche strictement comptable, déconnectée des besoins du terrain et des ambitions affichées.

4. Une réforme du lycée mal préparée et mal exécutée

 La réforme du baccalauréat, portée par Jean-Michel Blanquer et soutenue par Matignon, a généré désordre et inégalités :

  • Parcoursup est perçu comme opaque, injuste et anxiogène
  • Le nouveau parcours des spécialités ont provoqué une chute significative des bacheliers (notamment les filles) dans les filières mathématiques.


➡️ Cette réforme, conçue sans concertation ni évaluation sérieuse, a creusé les inégalités sans améliorer la lisibilité du parcours scolaire.

5. Une formation des enseignants toujours aussi défaillante

La transformation des ESPE (ex- IUFM) en INSPE n'a pas permis de redresser le niveau de la formation initiale :

  • Les INSPE restent largement soumis à la tutelle idéologique de l' université.
  • 74 % des jeunes enseignants jugent leur formation insuffisante ou inadaptée aux réalités de terrain.


➡️ La réforme de la formation n'a ni amélioré l'attractivité du métier ni endigué la pénurie du recrutement. 

6. Une atteinte sans précédent à la liberté d'enseignement

L'interdiction de principe de l'instruction en famille (IEF), adoptée par la loi de 2021, a mis fin au régime déclaratif pour imposer une autorisation préalable :

  • Les familles doivent désormais faire face à des démarches administratives lourdes, opaques et dissuasives,
  • Les refus d'autorisation sont souvent arbitraires ou idéologiques.


➡️ Présentée comme un instrument de lutte contre le séparatisme, cette mesure s'est révélée liberticide et stigmatisante pour des milliers de familles respectueuses des lois de la République. 

7. Une politique d'éducation prioritaire sans boussole

Malgré une enveloppe de 8 milliards d'euros par an, les politiques d'éducation prioritaire souffrent :

  • D'une cartographie obsolète et inadaptée à l'évolution des territoires,
  • D'une coordination défaillante entre les acteurs de terrain,
  • De l'exclusion persistante des zones rurales de la politique prioritaire.


➡️ L'absence de pilotage stratégique rend l'investissement public peu efficace et nourrit un sentiment d'abandon territorial. 

8. Inclusion scolaire : un dispositif sans moyens réels

Les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) représentent une population essentielle mais précarisée :

  • 978 € brut mensuels pour 24 heures hebdomadaires,
  • Peu ou pas de formation, contrats instables, mobilité forcée.


➡️ La politique d'E. Philippe n'a apporté aucune réponse structurelle à la question du statut, de la reconnaissance ou de la formation des AESH. 

Conclusion : une lourde responsabilité politique dans le désastre éducatif

Le bilan éducatif du gouvernement Philippe se caractérise par :

  • Une dégradation accélérée du niveau scolaire,
  • Une désorganisation des structures d'enseignement,
  • Une paupérisation du métier enseignant,


➡️ Ce bilan engage la responsabilité politique de ceux qui, tout en ayant dirigé, prétendent aujourd'hui se poser en sauveurs de l'école. Pourquoi feraient-ils demain ce qu'ils n'ont pas réussi à faire hier ? 

L'urgence de l'alternance : reconstruire l'école pour redresser la Nation

Face à ces échecs répétés des majorités successives, seul un projet de reconstruction ambitieux, cohérent et courageux peut répondre aux défis de l'école :

  • Rétablir l'autorité et la transmission des savoirs,
  • Relever le niveau scolaire par le retour aux fondamentaux,
  • Revaloriser le métier enseignant sur le plan matériel et symbolique,
  • Refaire de l'école un levier d'égalité réelle et d'ascension sociale.


C'est l'ambition portée par le programme éducatif du Rassemblement national avec Marine Le Pen et Jordan Bardella.